Transition écologique
Moins acheter, acheter différemment, consommation partagée, réemploi, réparation… Quelles motivations à consommer plus « raisonnable » ? Le sujet n’est pas facile parce qu’il questionne notre éducation, nos habitudes, notre image sociale.
La bonne nouvelle est qu’il y a beaucoup d’idées dans lesquelles piocher selon ses affinités, (presque) tous les gestes sont utiles pour réduire son impact sur l’environnement. Sans prétendre à l’exhaustivité, voici un tour d’horizon d’idées et d’actions existantes sur notre territoire, qui est dynamique sur la question.
Grand Chambéry soutient avant tout l’achat local, auprès de nos commerçants, de nos artisans et de nos producteurs : il fait vivre l’économie de notre territoire. La façon d’acheter est essentielle pour son dynamisme et l’emploi, et pour encourager les industriels et les producteurs à développer des produits, un modèle de production et de consommation différent, moins émetteur de gaz à effet de serre. L’extraction des ressources naturelles et le transport sont souvent les émetteurs les plus pointés, d’où l’intérêt du recyclage des matières et de la consommation locale.
Un tournant semble aussi s’amorcer dans les process industriels. Grand Chambéry accompagne fortement les entreprises dans le financement de leurs projets d’innovation (aides à la réalisation de réseaux de chaleur d’entreprises, labellisation French impact, aide à la production d’énergies renouvelables, financement de structures d’accompagnement des entreprises comme Solucir et Savoie Technolac...).
Les entreprises se saisissent de la sobriété pour s’améliorerMaxime Katgely, ingénieur industriel et co-gérant de Rong Yi Solutions (*) : Les entreprises travaillent aujourd’hui sur la résilience et la recherche d’autonomie, ne serait-ce que pour être plus résistantes aux aléas et plus sûres pour leurs partenaires. Les parties prenantes, banques, assurances, institutions, mais aussi les clients et les employés le demandent. Dans cette notion de circularité à l’échelle d’un même territoire, les entreprises sont amenées à dialoguer, échanger et négocier. C’est une posture assez nouvelle pour certaines. » (*) Startup située à Barberaz qui accompagne les entreprises dans le développement de solutions de décarbonation et d’adaptation au changement climatique. |
Le gaspillage, ce sont des pollutions, l’utilisation de matières et d’énergies inutiles puisqu’elles ne servent à personne et c’est dommage pour le porte-monnaie.
Dans le secteur de l’alimentation, l’emballage à usage unique est un symptôme visible de notre impact, et des entreprises et des collectifs s’y attaquent en permettant le retour à la consigne pour les liquides, comme Alpes Consignes sur notre territoire. Mais l’emballage cache souvent un problème bien plus important : en France, ce sont au total 10 millions de tonnes de produits qui sont perdus et gaspillés pour l’alimentation humaine (quand un français sur 10 ne mange pas à sa faim).
L’achat en vrac aide à la réduction de la quantité des déchets d’emballage générés. La gestion rigoureuse du frigo est un autre geste efficace contre le gaspillage. Des entreprises se sont construites autour de ces préoccupations, comme J’aime Boc’oh, qui propose des préparations et un service traiteur réalisés avec les invendus des supermarchés, surplus des producteurs et retours de la Banque alimentaire. J’aime Boc’oh distribue 80 000 bocaux par an vendus dans une vingtaine de grandes et moyennes surfaces et une soixantaine d’épiceries et magasins bio et utilise des contenants retournables.
Dans un contexte économique pourtant incertain, nombreux sont ceux qui cherchent à acheter des produits plus durables. Il est pour l’instant complexe de démêler le meilleur du bon au milieu des arguments marketing mais l’offre devrait arriver à s’éclaircir. Nombreuses sont les entreprises qui s’engagent et travaillent sur l’impact de leurs modes de fabrication. Par intérêt et souci éthique, poussées par les pouvoirs publics et par réalisme économique : les aléas climatiques et les difficultés d’approvisionnement impactent leurs activités, produisant une envolée des coûts en plus de ceux de l’énergie : farine, beurre, papier, acier…
Le changement de posture est réel. Il se traduit déjà dans l’offre et ouvre encore un formidable réservoir de développement et d‘innovation pour les entreprises.
Sur l’agglomération de Grand Chambéry, les recycleries, qui vendent des objets ou des vêtements issus de dons et de dépôts, ont le vent en poupe. Le territoire a une sensibilité pour le réemploi et l’économie solidaire plus importante qu’ailleurs et depuis longtemps. Il y a toujours eu des bourses aux skis, de voitures ou de vélos, comme « on a toujours donné », par solidarité. Ce qui est plus nouveau est d’acheter un vêtement déjà porté quand on a les ressources d’en acheter un neuf et la pratique se normalise.
La demande de la population est soutenue et à côté de magasins comme l’Embarcadère à la Ravoire, la Petite ourse avignonnaise, La Croix-Rouge le magasin, la Toupie, la Belle armoire à Chambéry ou encore la friperie Poischic à Lescheraines, Emmaüs vient d’ouvrir un quatrième lieu de vente à Challes-les-Eaux.
Pour favoriser leur alimentation, les quatre déchetteries de Grand Chambéry ont ouvert des espaces dédiés au dépôt des objets dont on n’a plus l’usage mais qui peuvent servir, que différents acteurs du réemploi comme les chantiers Valoristes préparent et revendent d’occasion.
Le secteur du bâtiment et des travaux publics est un important consommateur de ressources et d’énergie et générateur de lourdes quantités de déchets qui présentent un fort potentiel de valorisation. Face à ces constats, l’association Enfin ! Réemploi a structuré une filière de réemploi de matériaux de construction, quincaillerie et divers équipements. Le collectif a créé la Matériauthèque en 2021 autour de la revente aux particuliers et l’objectif en 2023 est de développer la filière professionnelle.
Le constat est le même dans le secteur du numérique. La consommation des matières premières et ressources énergétiques nécessaires à la fabrication du matériel est exponentielle et encore accrue par la rapidité d’obsolescence.
La Direction des systèmes d’information et du numérique de Grand Chambéry confie à l’association Régie Plus située à Chambéry-le-Haut la collecte et le reconditionnement de son matériel informatique obsolète. Trialp est également un partenaire, mais la filière ne dispose pas encore à ce jour de recyclerie sur le territoire.
Qui n’a pas pesté sur un objet à la durabilité douteuse malgré son prix ? Quand l’électro-ménager d’usage quotidien lâche, c’est la crise. Il existe encore des réparateurs ! Pour les faire connaitre, les Chambres de Métiers et de l’Artisanat avec le soutien de l’ADEME ont déployé une marque, Repar’acteurs, qui permet aux artisans de la réparation de promouvoir l’acte de réparer et de se positionner en tant qu’acteur de la réduction des déchets.
Dans une optique différente, les bénévoles d’ABC Atelier Bricole Chambérien proposent des ateliers pour essayer de réparer les biens d’équipement cassés ensemble. Intervenant à l’Embarcadère à La Ravoire, ils sont également présents à la Dynamo et à la MJC de Chambéry à des horaires adaptés à ceux qui travaillent. Le Dynalab est un autre lieu à Chambéry-le-Haut ouvert à tous où l’on apprend à faire soi-même et avec l’aide des autres. On travaille le bois, les plastiques et l’on peut faire à peu près tout !
Entre réparation et échange, comment ne pas évoquer l’Accorderie ? Celle de Chambéry est l’une des plus vieilles de France et a fêté ses 10 ans l’année dernière avec 2 000 inscrits. L’association met en lien les habitants pour échanger des services sans argent. La monnaie d’échange, c’est le temps. ChambéSEL est une autre association chambérienne qui fonctionne sur le même modèle. Enfin, l’Elef, lancé par la Monnaie autrement, fait son bonhomme de chemin. Qu’il y ait ou non une contrepartie financière, les communautés de particuliers qui prêtent, louent donnent, échangent ou achètent des biens ou des services se sont développées dans tous les domaines avec l’essor des plateformes sur internet qui facilitent la mise en relation.
Enfin dans le partage il y a la notion « du collectif », qui reste une autre valeur sûre pour réduire son impact sur tous les plans : en matière de mobilité par exemple, les transports en commun, l’autopartage et le covoiturage demeurent les « moins mauvaises » solutions pour réduire les émissions de gaz à effet de serre… et les embouteillages (le vélo et la marche à pied font mieux c’est sûr !). Dans le secteur du logement, après le développement de la colocation étudiante, du coworking (travailler ensemble, comme au ô79 situé en face de la gare de Chambéry), le coliving (vivre ensemble) émerge et il reste matière à innover. A Bassens, la résidence « Tiss’âge » vient d’ouvrir et accueille dans des logements autonomes des jeunes, des familles et des personnes âgées à faibles revenus, autour d’espaces communs permettant de vivre la rencontre et l’entraide intergénérationnelle.
« D’abord éviter le gaspillage »
Pour David Podgorski, animateur à Direction des déchets de Grand Chambéry, que l’on soit une entreprise ou un particulier, le premier objectif est d’éviter le gaspillage : |
Voici une liste d'adresses croisées sur notre route, elle n'est certainement pas exhaustive.
Des sites internet sur la réparation
www.commentreparer.com/
ifixit.com/Tutoriel
murfy.fr
sosav.fr
wikihow.com/Accueil
spareka.fr
La solution de dépannage d’électroménager à distance
pivr.fr
tout-electromenager.fr
Et des idées d'entretien : halteobsolescence.org
Aérogommage-décapage
L'embarcadère
Partager, acheter d'occasion, réparer, donner, revendre... : longuevieauxobjets.gouv.fr/
Location entre particuliers et pro :
proxiloc.com
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